Une alternative phytothérapeutique aux agents synthétiques
L’extrait standardisé PRO 160/120 (Prostaplant®-F) à base de fruits de sabal et de racines d’ortie est le seul agent phytothérapeutique soumis à prescription médicale et pris en charge par les caisses qui soit autorisé pour le traitement des troubles mictionnels en cas d’hyperplasie bénigne de la prostate. La préparation à base de plantes fonctionne aussi bien que les α-bloquants et les inhibiteurs de la 5-α réductase, mais elle est mieux tolérée et n’affecte pas la fonction sexuelle. Tel est le bilan d’une présentation donnée par le PD Dr méd. Malte Rieken, urologue bâlois, à l’occasion d’un symposium organisé dans le cadre de l’Update Refresher médecine interne générale.
L’hyperplasie bénigne de la prostate est la cause la plus fréquente de symptômes des voies urinaires inférieures (LUTS, «lower urinary tract symptoms»). Les mécanismes physiopathologiques ne sont pas encore entièrement expliqués. Cependant, les processus inflammatoires jouent un rôle important.1 «On suppose que les différents canaux glandulaires de la prostate sont également partiellement obturés par la calcification et que les sécrétions de la prostate peuvent donc s’accumuler dans les glandes», a expliqué le Dr Rieken. Ce qui entraîne la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires, lesquelles agissent sur les cellules stromales et épithéliales de la prostate. Des processus inflammatoires qui sont, en fin de compte, les moteurs de la croissance de la prostate. «Des troubles mictionnels sévères peuvent affecter la qualité de vie dans une mesure similaire ou plus grave que les affections internes telles que le diabète, la goutte, l’hypertension ou l’angine de poitrine», a déclaré l’urologue. Ils s’accompagnent par exemple de restrictions dans la vie quotidienne, d’une vitalité réduite, voire également de problèmes affectifs et mentaux.2
Les préparations synthétiques ne répondent souvent pas aux attentes des patients
Pour le traitement conservateur des LUTS, un certain nombre de médicaments sont disponibles. «Cependant, les attentes des patients à l’égard des traitements diffèrent souvent considérablement de ce qui peut être obtenu par les médications synthétiques en particulier», a expliqué le Dr Rieken. Comme le montrent les données, un quart des patients associe un traitement médicamenteux à l’espoir de réduire la taille de la prostate ou d’éviter une opération, une rétention urinaire ou d’autres évolutions comme p.ex. un cancer de la prostate.3 «Mais un cancer de la prostate ne peut être empêché par aucun de nos médicaments», a déclaré l’intervenant. «Les autres souhaits des patients ne peuvent généralement pas non plus être satisfaits par les agents synthétiques, ou seulement en s’accommodant d’effets secondaires qui affectent également la fonction sexuelle».
Ainsi, les α-bloquants tels que la tamsulosine peuvent soulager certains troubles liés aux LUTS, mais sans empêcher une rétention urinaire. De plus, ils peuvent occasionner des effets indésirables (EI) de médicaments tels qu’une éjaculation rétrograde.
Les inhibiteurs de la 5-α réductase tels que le finastéride et le dutastéride peuvent améliorer les symptômes mictionnels et réduire le risque de rétention urinaire aiguë. «Cependant, à raison de 3%, la réduction absolue du risque par rapport au placebo est très faible», a expliqué le Dr Rieken. Et beaucoup d’hommes doivent payer cet effet modeste par des effets secondaires tels que le dysfonctionnement érectile et la perte de libido.
Manque d’observance thérapeutique en raison des effets secondaires des agents synthétiques
De nombreux patients ne sont donc pas satisfaits de ces deux médicaments synthétiques:4 pour les α-bloquants jusqu’à 50% et pour les inhibiteurs de la 5-α réductase un tiers des patients. Cette insatisfaction entraîne des problèmes d’observance en cas d’arrêt ou de changement de traitement. Un an après la prescription, par exemple, seuls 35% des patients prennent encore l’α-bloquant, 18% l’inhibiteur de la 5-α réductase et 9% une préparation associant les deux principes actifs.5
Il y a agent phytothérapeutique et agent phytothérapeutique
«Les plantes médicinales offrent une alternative», a déclaré le Dr Rieken. Mais toutes les phytothérapies ne se ressemblent pas. Les différences entre les préparations sont grandes. «Le mécanisme d’action et les effets cliniques doivent être considérés séparément pour chaque produit individuel», a-t-il souligné.
En Suisse, Prostaplant®-F, préparation phytothérapeutique soumise à prescription médicale et prise en charge par les caisses, est autorisée pour le traitement des troubles mictionnels associés au syndrome prostatique bénin. L’extrait végétal standardisé PRO 160/120 (également appelé WS® 1541 dans les études précliniques) contient une combinaison de fruits de sabal et de racines d’ortie. Le mécanisme d’action précis a récemment été étudié in vivo.6 Aux fins de l’expérience, des souris présentant des caractéristiques d’hyperplasie bénigne de la prostate ont été traitées avec du WS® 1541, du finastéride ou un placebo (solvant) pendant 28 jours. Résultat: l’extrait végétal a entraîné une réduction du poids de la prostate nettement plus importante que le finastéride et le placebo. Par rapport aux témoins, WS® 1541 a en outre inhibé la prolifération et régulé le profil moléculaire pro-inflammatoire à l’intérieur de la prostate.
Bonne efficacité clinique
L’efficacité clinique du PRO 160/120 est attestée par plusieurs études. Comme l’a montré une étude randomisée et contrôlée portant sur 257 patients, un traitement de 24 semaines a permis de réduire les troubles mictionnels enregistrés par IPSS nettement plus fortement qu’un placebo.7 La tolérance de l’extrait spécial était bonne et l’incidence d’EI était faible.
Les effets cliniques ont également été étudiés en comparaison avec la tamsulosine.8 «Ils étaient comparables à ceux de l’α-bloquant tout au long de la période de 24 semaines de l’étude, quelle que soit la gravité des troubles des patients au début de l’étude», a déclaré le Dr Rieken (Fig. 1). La comparaison de PRO 160/120 avec le finastéride n’a pas non plus fait ressortir de différence d’efficacité.9 Après 24 semaines, une augmentation similaire de l’intensité du flux urinaire et une amélioration comparable de l’IPSS et de la qualité de vie ont été observées dans les deux groupes.
Enfin, dans une analyse post-hoc, l’effet du PRO 160/120 a été examiné tout spécialement sur la nycturie, qui est, pour beaucoup, le symptôme le plus gênant dans l’hyperplasie bénigne de la prostate.10 Le médicament phytothérapeutique a réduit la nycturie de manière significativement plus forte que le placebo et de manière comparable à la tamsulosine et au finastéride.

Fig. 1: Efficacité clinique de l’extrait végétal PRO 160/120 comparé à la tamsulosine. A: population totale; B: sous-groupes présentant des troubles moyennement sévères (IPSS ≤ 19) resp. sévères (IPSS ≥ 20) au début de l’étude (adapté d’après Engelmann et al.)8
Recommandations des lignes directrices pour les agents phytothérapeutiques
La Société européenne d’urologie (EAU) ne recommande généralement pas la phytothérapie pour le traitement des LUTS malgré les données de bonne qualité. «En cause: la grande hétérogénéité des médicaments phytothérapeutiques», a expliqué le Dr Rieken. Cependant, un groupe de projet élabore actuellement des recommandations pour certains médicaments à base de plantes. Elles sont attendues en 2021.
La Société allemande d’urologie (DGU) ne s’est pas non plus encore prononcée de manière définitive. Dans sa ligne directrice S2e, elle recommande toutefois que les patients présentant des symptômes légers à modérés et en souffrance envisagent l’utilisation d’agents phytothérapeutiques, lesquels ont démontré leur supériorité sur le placebo dans des études.
Une bonne option de traitement – y compris en termes de tolérance
«En tant qu’alternative aux agents synthétiques, les médications phytothérapeutiques sont susceptibles de recevoir une attention croissante, y compris en ce qui concerne les effets secondaires», a pronostiqué l’intervenant. En effet, depuis peu, les médias rendent de plus en plus compte des dommages à long terme potentiels causés par les α-bloquants, les inhibiteurs de la 5-α réductase et les anticholinergiques. «Ces comptes-rendus font toujours l’objet de controverses, mais ils ont suscité une grande incertitude chez les médecins et les patients», selon le Dr Rieken.
En revanche, le taux d’effets secondaires sous PRO 160/120 était nettement inférieur à celui de la tamsulosine et du finastéride.8, 9
«Prostaplant®-F représente donc une option de traitement fondée sur des preuves, efficace et bien tolérée.»
Compte-rendu: Claudia Benetti
Source:
Symposium de la société Schwabe Pharma, FomF – Update Refresher médecine interne générale, 7 mai 2020, Zurich (livestream)
Littérature:
1 Ficarra V et al.: Why and how to evaluate chronic prostatic inflammation. Eur Urol Suppl 2013; 12: 110-5 2 Roehrborn Claus G: BPH progression: concept and key learning from MTOPS, ALTESS, COMBAT, and ALF-ONE. BJU Int 2008; 101(Suppl 3): 17-2 3 Fan Y-H et al.: Health care-seeking behavior in benign prostatic hyperplasia patients. Urological Science 2017; 28: 169-73 4 Emberton M et al.: Understanding patient and physician perceptions of benign prostatic hyperplasia in Europe: the Prostate Research on Behaviour and Education (PROBE) survey. Int J Clin Pract 2008; 62: 18-26 5 Cindolo L et al.: Drug adherence and clinical outcomes for patients under pharmacological therapy for lower urinary tract symptoms related to benign prostatic hyperplasia: population-based cohort study. EUR Urol 2015; 68: 426-7 6 Pigat N et al.: Combined sabal and urtica extracts (WS® 1541) exert anti-proliferative and anti-inflammatory effects in a mouse model of benign prostate hyperplasia. Front Pharmacol 2019; 10: 311 7 Kirschner-Hermmans R et al.: WS PRO 160/120 mg (a combination of sabal and urtica extract) in patients with LUTS related to BPH. Ther Adv Urol 2019; 11: 1756287219879533 8 Engelmann U et al.: Efficacy and safety of a combination of sabal and urtica extract in lower urinary tract symptoms. a randomized, double-blind study versus tamsulosin. Drug Res 2006; 56: 222-9 9 Sökeland J, Albrecht J: [Combination of sabal and urtica extract vs. finasteride in benign prostatic hyperplasia (Aiken stages I to II). comparison of therapeutic effectiveness in a one year double-blind study.] Urologe A 1997; 36: 327-33 10 Oelke M et al.: Nocturia: state of the art and critical analysis of current assessment and treatment strategies. World J Urol 2014; 32: 1109-17
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